Des sportifs en fauteuil roulant à l'honneur lors du marathon de New-York
2011-11-23 09:32:50.093

A nouveau des sportifs handicapés se sont illustrés lors de ce marathon de New-York 2011. Amanda McGrory ( États-Unis ) a établi un nouveau record en fauteuil roulant catégorie féminin et Masazumi Soejima ( Japon ) a remporté la course masculine du marathon de New Yorkais.
Pour rappel, le marathon de New York est une course pédestre de 42,195 kilomètres empruntant chaque année depuis 1970 les rues de New York. Il fait partie du World Marathon Majors, compétition regroupant cinq marathons majeurs.
La course débute à Staten Island près du pont Verrazano-Narrows et passe ensuite par Brooklyn puis par le Queens. Les coureurs traversent l'East River par le pont de Queensboro pour rejoindre Manhattan. L'itinéraire se poursuit ensuite vers le nord sur la Première Avenue et passe brièvement dans le Bronx avant de retourner à Manhattan par la Cinquième Avenue et de se terminer dans Central Park.
Amanda McGrory âgée de 25 ans originaire de Champaign en Illinois, a terminé la course de 26,2 miles à travers les cinq arrondissements de New York en 1 heure, 50 minutes, 24 secondes.
Amanda McGrory est quatre fois médaillée paralympique. Elle a également remporté les marathons de Paris et à Londres une semaine d'intervalle cette année. Elle a été suivie par Shelly Woods de grande Bretagne en 1 heure 52 minutes 52secondes et Tatyana McFadden (USA).
Le coureur en fauteuil roulant Soejima, âgé de 41 ans a terminé le marathon en 1:31:41, suivi par Kurt Fearnley d'Australie en 1:33:56 et Kota Hokinoue du Japon en 1:34:22.
Le dernier record féminin du marathon de New-York date de 2007 et était tenu par Edith Hunkeler de Suisse en 1:52:38.
Article original sur handimobility.org
Retour sur Rencontre-HandicapIntouchables, les personnes handicapées adorent
2011-11-22 08:42:49.031

C'est LE film phénomène de l'automne. Et, dans les salles où on se bouscule, les personnes handicapées ne sont pas les dernières à boire du petit lait.
Sa vie n'est pas drôle tous les jours, alors les occasions de s'amuser, Maxime n'est pas du genre à les bouder. « Quand j'ai entendu parler du film Intouchables, je me suis un peu méfié. Je craignais les clichés ou les bons sentiments un peu dégoulinants », reconnaît le jeune homme, atteint de myopathie, qui a vite été rassuré. « Un copain qui l'avait vu m'a dit : "fonce ! Tu vas t'éclater" ». Et de fait, Maxime, a passé une excellente soirée. « Non seulement le film est drôle mais il y a beaucoup d'humanité. Pour ceux qui oublieraient que, derrière le handicap, il y a des gens comme les autres, avec leurs sentiments, leurs forces et leurs faiblesses, ce film est vraiment à voir », ajoute le jeune homme qui l'assure : « Les handicapés se marrent ! ».
Yoan a 29 ans. Depuis la naissance, il souffre d'un spina-bifida, se déplace en fauteuil roulant et cherche du travail depuis qu'il a obtenu son bac pro en secrétariat. Nous l'avons rencontré lors d'un forum emploi réservé aux personnes handicapées (lire ci-contre) et il ne s'est pas fait prier pour dire son plaisir. « Je suis allé voir le film avec ma copine et j'ai beaucoup ri. Du début à la fin. Ils utilisent un sujet grave et arrivent à en faire un film drôle ». Yoan compare Intouchables au film Indigènes qui avait tellement marqué les esprits qu'il a fait bouger jusqu'au sommet de l'État pour reconnaître le rôle des combattants des anciennes colonies françaises d'Afrique du Nord pendant la Seconde Guerre mondiale. « Il a fallu ce film pour faire changer les choses. Peut-être qu'Intouchables aidera aussi à faire bouger le regard des gens sur le handicap ». Certes, le film met en scène un homme tétraplégique qui a très largement les moyens pour assurer sa prise en charge et sa vie mais, pour Yoan, « ça ne change rien parce que tu as beau avoir des millions d'euros, c'est pas ça qui va te sortir de ton fauteuil ! ».
Film salutaire aussi pour Frédéric, papa d'une jeune fille polyhandicapée qui se méfiait un peu du sujet. « Quand on est confronté au handicap, on a parfois un peu de mal avec l'humour. Nous, on se le permet mais on n'en reconnaît pas toujours le droit aux autres », avoue ce cadre pour qui « les occasions de rire aussi franchement ne sont pas si fréquentes ». Frédéric a trouvé le film « émouvant autant que drôle ». Il ne sait trop ce qui l'emporte dans le plaisir qu'il a eu mais a trouvé « très intéressant ce qu' Intouchables montre, en filigrane, de notre rapport à l'exclusion. L'exclusion du handicapé qui dérange toujours, l'exclusion sociale qui est aussi une réalité très violente. Au fond, naître black dans une banlieue, ça peut aussi devenir un handicap mais ça peut aussi se surmonter et c'est une très chouette leçon du film ».
Dans la vraie vie
Julien, 21 ans, souffre de ce qu'il décrit comme « une maladie génétique », avant de préciser qu'il s'agit d'une myopathie.
« Je connais bien le contexte, les rapports avec les auxiliaires de vie notamment mais j'ai autant ri que quelqu'un qui n'a pas cette connaissance ». Pour lui, le film « dit la vérité. J'ai vu des scènes qui ressemblent à ma vie de tous les jours. Les fous rires avec mes auxiliaires de vie, je connais ça ! ». Julien trouve « très sain de pouvoir rire du handicap et d'ailleurs les personnes atteintes de handicap savent en rigoler ». Avec ses amis, il l'observe. « Au début, ils n'osent pas trop plaisanter là-dessus mais après, ils se lâchent.
Comme moi ».
Au fond, s'ils ont autant ri et si le film les a touchés « c'est parce que le vrai sujet n'est pas le handicap en tant que tel mais l'amitié qui se noue entre deux hommes », analyse Pascale dont le fils est devenu tétraplégique après un accident de moto. « Intouchables remet le tétraplégique dans la vraie vie et c'est le principal mérite du film. On est touché par le rôle de Cluzet mais aussi par le jeune « galérien » sorti de sa banlieue. Je crois qu'un film qui se serait cantonné à la seule question du handicap n'aurait pas eu le même succès et en faire un film comique aurait, là pour le coup, été très casse-gueule ». Une vraie comédie qui n'est pas tombée dans cet écueil et qui n'a pas fini de remplir les salles.
Article original sur nordeclair.fr
Retour sur Rencontre-HandicapUn environnement public encore peu adapté aux physiques hors normes
2011-11-21 09:40:08.062

Plafonds trop bas, comptoirs trop hauts, ceintures de sécurité trop courtes: comme les personnes handicapées, les géants, les nains et les obèses sont confrontés au quotidien aux problèmes d'accessibilité des transports et des bâtiments.
Réunis vendredi lors d'un forum organisé par le Conseil national du handicap, leurs représentants ont voulu alerter sur l'ampleur de la tâche à accomplir avant 2015, date à laquelle les établissements publics devront être accessibles à tous conformément à la loi "Handicap" du 11 février 2005.
"On parle beaucoup du handicap physique, un peu moins des autres", a reconnu Paul Joly, architecte diplômé d'Etat (DPLG), spécialisé handicap et accessibilité.
Or au quotidien, les très petits, les très grands et les plus gros que la norme évoluent dans un environnement pas toujours accueillant, ni adapté à leur différence.
"Le principal problème des personnes de petite taille est souvent le regard que l'on porte sur eux", témoigne Patrick Petit-Jean, vice-président de l'association des personnes de petite taille. "Or plus l'accessibilité sera réelle, moins on les remarquera", estime-t-il.
Actuellement, les difficultés se déclinent, dans la rue, à l'entrée des bâtiments, dans les transports en commun.
"Avant d'arriver dans la salle, j'ai eu deux problèmes", raconte M. Petit-Jean, 1m34. "Les portes d'entrée fonctionnent avec un faisceau lumineux qui ne m'a pas détecté, si bien qu'elles ne se sont pas ouvertes. Ensuite, le comptoir d'accueil était trop haut pour qu'on me repère". Autre difficulté fréquemment rencontrée: les distributeurs d'argent, positionnés trop haut pour "pouvoir récupérer sa carte de crédit".
Alphonse Proffit est, lui, confronté à des problèmes radicalement inverses. Vice-président de l'association des personnes de grande taille, il se plaint de "plafonds trop bas", de "brancards trop courts" dans les hôpitaux et plus généralement du manque d'espace dans les transports pour ses jambes immenses.
Du haut de ses 2 mètres, il convient que "c'est valorisé dans la société d'être grand, donc on n'a pas le droit de se plaindre". Mais "les Français sont de plus en plus grands", prévient-il, et certaines situations sont compliquées, par exemple pour des élèves de CM2 qui ont la taille d'adolescents de 3ème.
Lorsque la sécurité est au coeur du débat, les inquiétudes sont plus vives. Ainsi, Béatrix de Lambertye, présidente de l'association Allegro Fortissimo, qui lutte contre les discriminations dont sont victimes les personnes de forte corpulence, réclame des ceintures adaptées dans les voitures. "Actuellement notre premier choix est d'être étranglé, le second de se prendre le pare-brise en cas d'accident", dit-elle.
En France, quelque 20 millions de personnes sont en surpoids, rappelle-t-elle.
Si le chemin est encore long pour rendre les bâtiments et transports accessibles à tous, les entreprises semblent aujourd'hui "sensibilisées" au sujet, reconnaît M. Petit-Jean.
La RATP a par exemple mis en place une concertation avec les personnes à mobilité réduite. "On s'oriente vers des portes à effacement latéral avec des passages élargis", souligne Nathalie Huard, responsable de l'accessibilité.
"Nous serons prêts en 2014", affirme de son côté Alain Barnet, chargé du sujet pour Aéroports de Paris (ADP). Certains aménagements ont déjà été réalisés, par exemple l'affichage de lettres dans une taille suffisamment grande pour être vues des mal voyants. D'autres sont en projet, comme l'abaissement des comptoirs d'enregistrement des bagages.
Une des difficultés consiste à ne pas arranger les uns en pénalisant les autres. Ainsi, souligne M. Petit-Jean, "certains trottoirs bateaux ont été aménagés pour les handicapés, au détriment des aveugles, certaines toilettes rehaussées, au détriment des personnes de petite taille".
Article original sur france24
Retour sur Rencontre-HandicapDe nouvelles méthodes pour sensibiliser les managers au handicap
2011-11-18 09:11:03.093

Six ans après le vote de la loi Handicap, des employeurs préfèrent désormais des opérations de sensibilisation matures et individualisées aux campagnes de communication "paillettes" .
Estelle Dauchy, chef de projet Jeu responsable à la Française des jeux, a participé, en juin dernier, au Raid de la mixité organisé par Terre d'équilibre. Pendant un week-end, des équipes de quatre personnes, constituées de deux collaborateurs valides, d'une personne handicapée mentale et d'une autre, en situation de handicap physique, s'affrontent dans des défis en lien avec le handicap, en pleine campagne clermontoise. "Au début, je ressentais de l'appréhension, j'avais peur de ne pas rester naturelle. Mais, au bout de cinq minutes, nous agissions avec spontanéité", se souvient Estelle Dauchy. Cette expérience lui a permis de relativiser l'importance du handicap chez une personne: "Cette sensibilisation extraprofessionnelle gomme le côté institutionnel et permet de libérer davantage ses émotions."
Les opérations de sensibilisation mettant en scène les collaborateurs handicapés des entreprises n'ont pas porté les fruits escomptés. "La violence de certaines campagnes d'affichage a parfois pu être rejetée par les collaborateurs. Les employeurs doivent désormais être plus subtils s'ils veulent changer le regard sur cette question au travail", souligne Laurent Ryckelynck, fondateur de Handi-partage.fr. Exit, donc, les grandes manoeuvres à mi-chemin du marketing et de la communication RH. Place aux actions de formation et de sensibilisation à plus petite échelle.
Ainsi, les Amis de Raymond (voir l'encadré) réunissent une dizaine de salariés volontaires de Sagem Eragny-sur-Oise (Val-d'Oise). Ce groupe de réflexion s'est donné pour mission de parler librement du handicap et d'imaginer de nouvelles idées pour faire évoluer le regard des collaborateurs du site sur la question.
L'Ocirp, organisme commun des institutions de rente et de prévoyance, a envoyé un questionnaire à ses 70 salariés pour comprendre leur ressenti. Bilan: une quarantaine de répondants. "Nous les avons alors invités à un atelier d'échange et de partage des résultats. Une quinzaine de personnes sont venues parler de leurs motivations et des bonnes pratiques à dupliquer en interne", explique Véronique Binet, responsable RH et du projet handicap.
Moins d'actions "tapageuses"
Pour les salariés présents et impliqués, le sujet doit encore mobiliser davantage de personnes, notamment le top management. Pour la tenue du deuxième atelier, les salariés très motivés, baptisés "ambassadeurs", remettent en main propre les cartons d'invitation. Résultat: 32 participants à cette deuxième session, dont le directeur général. Ces brainstormings ont débouché sur la rédaction d'un guide de bonnes pratiques. Aujourd'hui les salariés de l'Ocirp évoquent le handicap sur un registre différent. "Auparavant, on parlait d'emblée aménagement de poste et aspect matériel lors du recrutement d'une personne handicapée. Désormais, nous accompagnons le collaborateur à choisir son mode d'intégration personnelle", conclut Véronique Binet.
STMicroelectronics a également choisi la voie du baromètre pour sonder ses collaborateurs sur le sujet. "Notre objectif est double: nous situer par rapport aux résultats nationaux mais aussi permettre à chacun de faire son introspection sur le sujet en répondant aux questions. C'est une première étape importante pour aller plus loin", argumente Claude Boumendil, responsable du pôle responsabilité sociale et environnementale à la DRH.
Cet adepte de la politique des petits pas ne croit plus aux actions "tapageuses". Pour lui, chaque cas nécessite un traitement sur mesure. "Les managers sur le point d'intégrer des collaborateurs en situation de handicap peuvent, s'ils le désirent, échanger avec des psychologues du travail, mais aussi avec des pairs dans une situation similaire", précise-t-il.
STMicroelectronics a remis le pied à l'étrier à six demandeurs d'emploi handicapés via un programme de préparation à l'alternance, à Crolles, en Isère. A la suite de cette remise à niveau, le groupe de microélectronique les a recrutés en contrat d'alternance.
Faire bouger les lignes
Pour sensibiliser avec efficacité l'ensemble de l'entreprise, il est essentiel de rendre les collaborateurs acteurs du dispositif. La Cité de l'architecture et du patrimoine vient de se voir décerner le "trophée intégration" par le réseau P-H-A-R-E d'IBM. Cet établissement a opté pour une intégration participative en accompagnant à la fois la collaboratrice malvoyante Marie-Pierre Warnault, l'équipe au sein de laquelle elle exerce et le management. Lorsqu'en janvier 2010 Marie-Pierre Warnault débute comme chargée de projet à la Cité de l'architecture, tout va pour le mieux.
Les adaptations de poste ont été effectuées rapidement. "Arriver dans une équipe de 16 personnes permet de ne pas se reposer toujours sur les mêmes personnes", se souvient-elle. Mais, six mois plus tard, Marie-Pierre Warnault perçoit des non-dits et éprouve des difficultés à se faire une place. Elle s'en ouvre à la consultante externe qui continue de la conseiller, à la suite d'un bilan de compétences. Cette professionnelle propose alors de rencontrer les membres de l'équipe et le management pour connaître leur ressenti.
Anne Ruelland, la supérieure directe de Marie-Pierre, approuve la démarche en accord avec le DRH. "Mais c'est Marie-Pierre Warnault qui a parlé de ce projet au reste de l'équipe et organisé le suivi des rendez-vous entre les collaborateurs et la consultante", détaille-t-elle. En interne, ces entretiens ont provoqué beaucoup de remue-ménage, certains trouvaient que l'on allait trop loin". Aujourd'hui, après une réunion de restitution de la synthèse des entretiens (restés anonymes), Marie-Pierre Warnault constate "de belles avancées sur le plan relationnel et moins de non-dits. L'équipe attend de moi que je formule davantage mes demandes, comme tout un chacun".
L'évolution des mentalités n'est pas, en général, rapide. Pour Laurent Ryckelynck, "des programmes suivis dans le temps sont certes moins percutants en termes de communication, mais beaucoup plus efficaces, car les salariés s'habituent peu à peu à la thématique handicap".
Article original sur LEXPRESS.fr
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