Rencontre avec le quotidien des handicapés visuels lors d'un petit-déjeuner à l'aveugle
2010-11-18 10:12:15.546

Dans le cadre de la Semaine du handicap au travail, une cinquantaine de personnes ont expérimenté un petit-déjeuner à l'aveugle mardi à Cognac. Une expérience troublante, plus efficace qu'un discours.
Le noir absolu. Pas un rai de lumière. Perte de la vue, perte des repères. «Dirigez-vous dans la salle, asseyez-vous sur une chaise», dit la GO. D'une simplicité anodine. Sans les yeux, ces gestes simples deviennent angoissants. Effleurer le mur du bout des doigts pour trouver la porte. Avancer. D'un pas. Un seul, hésitant. Buter contre une table. Trouver de l'aide. «Vous avez une chaise devant vous. Asseyez-vous.» Trouver le dossier, le siège. Tâtonner. S'asseoir dans le bon sens. Bien écouter. Se concentrer. Trouver les verres. Ne pas les renverser, dans ce noir absolu qui rend la dizaine de cobayes maladroits.
Quand la fraise devient pêche
Perte de la vue. Tous les sens sont troublés. L'homme aussi. Porter le verre aux lèvres, sans l'avoir renversé préalablement. «C'est comestible.» Devoir donc faire confiance à cette aide dont on se sent 100 % dépendant.
Suite de l'expérience: sentir pour définir. Le citron, facile. La cacahuète, plus dur. Trouver, pour cette dégustation à l'aveugle, ce que l'on boit. Pour certains, le sirop de violette devient jus de fruit bas de gamme. La soupe de tomate froide un breuvage indéfini. Le jus de fraise du jus de pêche ou d'abricot. Le toucher permet de sauver la face: facile de reconnaître le kiwi, la noix, la salade.
Cette expérience, une cinquantaine de personnes l'ont vécue mardi matin à Cognac, dans les locaux de Cap emploi et du Service d'appui pour le maintien dans l'emploi des personnes handicapées (Sameth) Charente. Un petit-déjeuner d'aveugle pour une journée de sensibilisation dans le cadre de la Semaine du handicap au travail. La veille à Ruelle, les salariés de DCNS s'étaient prêtés à un apéro à l'aveugle et un parcours avec obstacles dans le noir.
"L'oeil, c'est 90% de notre perception"
À Cognac, il y avait des représentants de collectivités, des associatifs, des représentants d'entreprises telles que Martell, Véolia, Schneider Electric. Tous voyants, sans handicap. Le temps d'une expérience, ils se sont retrouvés dans la peau d'un aveugle. Privés de leur vue. «Et l'oeil, c'est 90 % de notre perception. Il vous reste donc 10 %», explique une permanente du Sameth.
Ce quart d'heure expérimental valait tous les discours de sensibilisation. «C'est la meilleure réponse aux questions que l'on peut se poser, estime Mélanie Gerbeau, ergonome dans une entreprise de matériel médical de Soyaux. ça répond vraiment à toutes les questions.» Référent handicap à la CFTC, salarié de Terreal, Jean-François Roulon s'est retrouvé bien démuni sans ses yeux. «C'est impressionnant. Pour le goût et l'odorat, je n'ai rien retrouvé.»
Marquer les esprits, c'était l'objectif de Cécile Porcher, Audrey Duverneuil et Virginie Thorin du Service d'appui pour le maintien dans l'emploi des personnes handicapées en Charente. Mardi, le thème du jour était donc le handicap visuel. La cécité totale, mais aussi tous les troubles de la vision qui peuvent rapidement s'avérer handicapants. Rétinopathie diabétique, cataracte, vision tubulaire... Des troubles qui peuvent transformer la vie d'un salarié en enfer.
Christian Mesmin, responsable sécurité des Pépinières charentaises à Montemboeuf, est venu témoigner devant les invités de la façon dont son entreprise a surmonté le handicap de l'une de ses salariés. Une opératrice de saisie, affectée par une perte de la vision à partir de 2005. «Elle faisait de plus en plus d'erreurs. Au départ, ses collègues l'ont couverte.» Les erreurs se sont multipliées. En 2008, plus possible de masquer la réalité. Bilan visuel dans un premier temps. Diagnostic précis. «En août 2009, le médecin du travail nous a informés de la nécessité d'aménager son poste de travail.»
Des solutions de bon sens et high-tech
Virginie Thorin, pour le Sameth, a étudié la situation. Des petits rien ont tout changé. Une caméra avec écran permet à l'opératrice de lire ces signes minuscules qu'elle ne voyait plus. Un clavier à grosses touches, une lampe de bureau spécifique, des rideaux qui filtrent la lumière et atténuent la luminosité. «Tout a été financé par l'Agefiph (1) après étude du dossier», dit Christian Mesmin. Aujourd'hui, l'opératrice a pu conserver son poste dans une entreprise au sein de laquelle elle travaille depuis trente-cinq ans. «Alors qu'à un moment, nous envisagions de nous en séparer, reconnaît Christian Mesmin. Elle-même se demandait si elle allait continuer car le temps passait et les difficultés s'accumulaient.»
Dire, affirmer avec force et démontrer que le handicap n'est pas obligatoirement synonyme d'exclusion du monde professionnel. En une matinée, Cécile Porcher et ses partenaires ont fait découvrir les solutions qui permettent de venir en aide aux salariés frapper par ces troubles. «Et oeuvrer sur le maintien dans l'emploi, c'est la priorité. À mon avis, c'est plus simple que de retrouver un emploi», estime Jean-François Roulon, conquis par les différentes expériences et les solutions technologiques désormais disponibles. Des objets high-tech en qui on peut avoir confiance... les yeux fermés.
Article original sur charentelibre.fr
Retour sur Rencontre-HandicapRencontre avec une série humoristique retraçant des situations de la vie quotidienne entre un citoyen valide et une personne handicapée
2010-11-17 09:54:00.25

Humour et handicap. Voila bien deux ingrédients qui sont très difficile à faire cohabiter.Autant l'humour grinçant à la « Guillon » peut créer un sentiment de malaise et de provocation parfois très mal vécu ( mais n'est-ce pas le but ? ), autant l'humour édulcoré et « neu-neu » peut être vite infantilisant et aussi peu respectueux de la personne handicapée.
Or, l'humour peut se révéler le meilleur moyen de faire évoluer la relation entre personnes valides et handicapées, la compassion n'étant pas la seule alternative à l'indifférence.
C'est dans ce cadre que vient d'apparaitre sur internet une toute nouvelle série vidéo humoristique traitant du handicap, intitulé " J'en crois pas mes yeux " .
Il s'agit de séquences cocasses, qui retracent des situations de la vie quotidienne entre un citoyen présentant un handicap et un valide.
Ses auteurs sont : Guillaume Buffet ( consultant en marketing numérique ) et Jérôme Adam, ( serial entrepreneur et conseiller en accessibilité ) lui-même aveugle.
En ce qui concerne le programme, « J'en crois pas mes yeux » propose des vidéos qui abordent la relation entre personnes valides et handicapées avec humour. Depuis le 18 octobre, chaque semaine, une nouvelle vidéo est mise en ligne.
Vous pouvez les découvrir en visitant le lien suivant.
Diffusé via Twitter et sur le Web, le programme sera également disponible sur les intranets d'une kyrielle d'entreprises partenaires désireuses de sensibiliser leurs équipes.
Article original sur handimobility
Retour sur Rencontre-HandicapSuisse - Un futur parc d'attraction désirant faire rencontrer aux valides les difficultés des handicapés physiques et mentaux fait polémique
2010-11-16 09:17:08.843

Un parc d'attraction destiné à faire comprendre les difficultés de l'handicap physique ou mental a suscité l'émoi en Suisse où certaines associations ont assimilé ce projet à un "zoo", rapporte jeudi la presse helvétique.
L'idée de ce parc, qui doit être ouvert au public en 2013, a été lancée par une fondation pour les handicapés à Emmen (SSBL), dans le centre de la Suisse, et prévoit de présenter sur environ 1.700 m2 les difficultés quotidiennes des handicapés, selon le site internet de l'association.
Le projet, qui doit être hébergé sur le site d'un ancien cloître et qui doit coûter près de 22 millions de francs suisses (15,5 millions d'euros), veut montrer -- à l'aide de lunettes ou de vêtements spéciaux imitant les handicaps -- à quel point il est difficile pour un handicapé d'accomplir des tâches quotidiennes pourtant aisées pour les bien-portants.
L'association décrit ce parc, intitulé "Paradrome", comme "un lieu de rencontre et de découverte", dans lequel le visiteur pourra découvrir "la fascination et la diversité du handicap", selon le site internet.
Mais les associations de défense des handicapés sont loin de partager l'enthousiasme des fondateurs de ce parc.
"Au lieu de créer un monde virtuel du handicap, on ferait mieux de combattre les difficultés que les handicapés rencontrent au quotidien", a estimé Ruedi Prerost de l'association helvétique Pro Infirmis, cité par le quotidien Tages-Anzeiger.
Le budget prévu pour le parc "permettrait de construire de nombreuses rampes et des milliers de lieux de rencontre", a-t-il ajouté.
L'association Procap a quant à elle exprimé son "scepticisme", selon le journal, estimant qu'il n'allait que peu contribuer à l'intégration des personnes handicapées dans la vie active.
Une autre organisation, le forum des handicapés, à qualifié ce projet de "superficiel" et de "zoo".
La présidente de la fondation Margrit Fischer a pour sa part estimé qu'il n'y avait pas de risque "que l'on expose des handicapés au public", se disant prête à discuter avec les associations pour arriver à concilier les différents points de vue.
Article original sur handirect
Retour sur Rencontre-HandicapUn groupe de rock va à la rencontre des handicapés malentendants
2010-11-15 09:42:27.015

Le groupe de rock-électro-hip hop Fumuj a monté un show scénique inédit pour briser le silence entre entendants et mal-entendants. Découvrez en exclusivité sur Concertlive.fr la vidéo de ce spectacle peu ordinaire qui sera présenté en France et en Europe prochainement (concert à Paris le 16 novembre 2010).
Vous pensiez la chose impossible? Fumuj (prononcez "foumouge") l'a fait. Dans le cadre de la tournée pour son troisième album "Drop a Three", le groupe originaire de Tours a brisé un tabou: celui d'ouvrir ses concerts aux personnes souffrant de troubles de l'audition. Vous avez bien lu!
Pour ce faire, le groupe a mis en place des dispositifs sensoriels uniques. Des récepteurs somesthétiques (appareils qui transmettent des vibrations à l'homme via notamment la peau et les organes internes) sont ainsi fournis au public. S'apparentant à des boudins gonflables, ils permettent aux malentendants et aux autres de ressentir dans leurs mains les vibrations de la musique. "On tenait absolument à le faire", explique Alain, l'ingé son du groupe."On s'est démené avec les budgets pour en distribuer à tout le monde à l'entrée de nos concerts."
Plus impressionnant: les salles accueillant le spectacle se voient équipées de deux grosses cheminées gonflables vibrantes de 2,5 m de hauteur. Ces gros cylindres sont équipés d'un dispositif électrique et vibrent à l'unisson avec la musique, procurant des sensations tactiles uniques aux spectateurs qui les touchent. Dernière mesure, spécifiquement destinée aux sourds: le chanteur du groupe s'adresse aussi par moment à travers le langage des signes.
Le spectacle de Fumuj se veut aussi très visuel, comme cela a toujours été le cas chez ce jeune combo formé en 2003 et déjà auteur de deux albums ("Monstrueuse Normalité" et "The Robot and The Chinese Shrimp", parus sur le pointu label lyonnais Jarring Effects). A cet effet, ils ont mis au point spécialement pour l'occasion une batterie lumineuse qui éclaire le groupe. Une vidéo interactive est par ailleurs projetée.
"Dropa Three", le nouvel album de Fumuj est sorti dans les bacs le 8 novembre. Fumuj sera en tournée dans toute la France en 2011. En attendant, le groupe est programmé en concert au Centre Fleury Goutte d'or Barbara à Paris le mardi 16 novembre (places disponibles) et dans la salle du Camji à Niort le 17 décembre 2010.
Article original et vidéo de présentation sur concertlive
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