Belgique - Sursis contre un notaire qui a tiré sur des sourds-muets
2011-04-01 08:37:23.812
Un notaire retraité de Fexhe-le-haut-Clocher qui avait ouvert le feu sur une famille de sourds-muets a été condamné lundi à 12 mois de prison, avec sursis de 5 ans pour le surplus de la détention préventive.
L'homme pensait faire l'objet d'une agression à son domicile lorsqu'il avait ouvert le feu sur les victimes qui étaient perdues et cherchaient leur chemin.
Le 31 mai 2008, un couple de parents sourds et muets accompagnés de leurs trois enfants de 9 ans, 7 ans et 1 an devaient se rendre à une fête d'anniversaire à Fexhe-le-haut-Clocher. Ils avaient encodé une adresse erronée dans leur GPS et s'étaient présentés à la porte de la maison du notaire retraité.
L'homme avait refusé d'ouvrir à ces personnes qui faisaient des gestes pour tenter d'entrer en communication à travers une fenêtre. Il s'était muni d'une arme GP 9 mm et les avait poursuivies arme au poing jusque dans leur voiture parquée sur le devant de la propriété. Le notaire avait placé le canon de son arme sur la joue du conducteur en le menaçant de mort. Il avait tiré à cinq reprises sur le véhicule qui prenait la fuite. Deux tirs ont traversé l'habitacle où se trouvaient les cinq membres de la famille.
Le tribunal n'a pas retenu la prévention de tentative de meurtre contre le notaire mais a qualifié les faits de coups et blessures volontaires et menaces par gestes. Le notaire n'a pas obtenu la suspension du prononcé réclamée mais a bénéficié d'un sursis sur une peine de 12 mois de prison.
Article original sur Sourds.net
Retour sur Rencontre-HandicapDes aveugles au volant d'une voiture
2011-03-30 22:10:10.593

Cela parait impossible et pourtant c'est bien réel : quatre aveugles belges et trois déficients visuels français ont eu l'occasion inespérée de conduire une voiture sur le circuit de Spa Fancorchamps.
Raphaël est l'un des conducteurs aveugles d'un jour. A ses côtés dans le véhicule, un moniteur lui donne quelques indications codées pour le guider. "Jamais je n'aurais imaginé un jour conduire sur un circuit de formule un", témoigne-t-il. Yann a également tenté l'expérience : "nous sommes exclus de cette société qui se construit autour de l'automobile. Cet exercice sur l'un des plus beaux circuits du monde nous permet de vivre des sensations que la plupart des gens ne ressentent même plus car elles font partie de leur quotidien".
Une expérience qui rehausse l'estime de soi
La plupart des personnes qui participent à cette activité ont perdu la vue il y a quelques années et conduisaient auparavant. Ne plus pouvoir prendre le volant et dépendre des autres est souvent frustrant. Pour elles, cet exercice est un peu ressenti comme une libération. Luc Costermans est le fondateur de l'asbl "Les non voyants et leurs drôles de machines". Pour lui, cette expérience est un réel bonheur, et surtout, dit-il, "cela rehausse l'estime de soi".
Pour aider au mieux les pilotes du jour à se repérer et à se faire une idée plus réelle du parcours, le circuit de Spa Francorchamps a été gravé dans une plaque en bois. "Cela nous permet d'avoir une bonne idée tactile de l'angle des virages par exemple", précise Yann. Les voitures sont munies d'un second pédalier pour que le moniteur puisse reprendre le contrôle de la voiture à tout instant si nécessaire; ce qui n'a pas été le cas lors de ce reportage.
La prochaine étape pour certains, que d'autres ont déjà franchie : piloter un avion.
Article original sur RTBF
Retour sur Rencontre-HandicapBelgique- Un guide téléchargeable sur la sexualité des personnes handicapées
2011-03-30 08:08:12.656

La sexualité des personnes handicapées est un sujet de moins en moins tabou mais toujours nourrie d'incertitudes ou de clichés.
Entre les partisans des aides sexuelles ou les récentes déclarations de Roselyne Bachelot qui affirme que cette assistance ne fait que renforcer le secteur de la « prostitution » dégradante pour la femme, où se situer ? Quelle réflexion tenir ?
Cette fois, la réflexion n'émane pas de France mais bien de Belgique ou l'association ASPH a réuni, au sein d'un groupe de travail, des professionnels du secteur comme des animateurs, éducateurs, psychologues, sexologue soucieux de partager leurs expériences et de trouver des solutions à certaines problématiques.
Ces réflexions ont abouti à cette brochure : « Affectivité, Sexualité et Handicap », conçue comme un outil pour l'élaboration d'un projet pédagogique dont la vie affective, relationnelle et sexuelle des usagers est une réalité institutionnelle à part entière. Elle s'adresse à l'ensemble du personnel de l'établissement et plus particulièrement à l'équipe éducative, mais aussi aux usagers et aux parents.
Etayée d'exemples concrets et de situations vécues, son objectif est de proposer un panorama de moyens et de pistes favorisant le bien-être et l'épanouissement affectif et relationnel des personnes porteuses de handicap quel qu'il soit.
Sans détour, elle aborde une série de questions essentielles : les rencontres, le couple, la contraception, le respect de l'intimité etc.
Cette brochure peut être obtenue gratuitement dans un point de contact de La Mutualité Socialiste – Solidaris ainsi qu'au niveau du département Communication de l'Union Nationale des Mutualités Socialistes ( Téléphone : 00 32 2 515 17 33 ou auprès de l'ASPH ( Téléphone : 00 32 2 515 02 69 )
Il vous aussi possible de télécharger gratuitement ce dossier de 88 pages sous format PDF en suivant le lien ci-dessous :
http://www.handimobility.org/forum/viewtopic.php?f=68&t=2624
Article original sur Handimobility
Retour sur Rencontre-HandicapDevenir aveugle, c'est perdre la vue, mais pas la vie
2011-03-29 08:47:55.0

Dans la vie de Franck Piteau, il y a un avant et un après ses 28 ans. Avant, une vie comme tout le monde. Après, la nuit : un accident qui le laisse aveugle. Passé le désespoir, il a compris " qu'on peut vivre comme ça ". Et le savoir lui permet d'aider ceux que le handicap isole.
Il ouvre sa porte et derrière les lunettes de soleil qui ne le quittent pas, on jurerait que Franck Piteau nous voit. Un franc sourire, le regard justement orienté, au son de la voix sans doute. Une ombre le suit, qui jauge la visiteuse d'un coup de truffe. Pita a l'air satisfaite de son examen : le labrador retourne d'un pas débonnaire au salon et derrière elle, son maître referme la porte. Un geste banal, en apparence seulement. " La vie d'un non-voyant exige beaucoup d'ordre. Une fois, cette porte était restée ouverte et je me suis cogné sur la tranche. Je peux vous dire que ça fait mal... "
Dans son appartement qu'il a meublé lui-même, tout prouve une exigence du rangement qui tient plus de la sécurité que la maniaquerie. Les jouets de Pita s'empilent dans un coin, le chat trahit le moindre de ses déplacements du son de sa clochette et dans les armoires, pas question de bousculer l'ordre établi ! " J'ai déjà passé trois jours pour retrouver une paire de ciseaux. " Une sonnerie l'interrompt. Celle du fixe. " Il y a le répondeur. " Le portable s'y met, mais lui est programmé pour annoncer le numéro ou le nom du correspondant. La mairie en l'occurrence : un grand loto est prévu ce dimanche au profit de deux enfants polyhandicapés et des détails restent à régler. Du canapé, il n'a qu'à tendre la main. Le fixe est en bout de table, le portable à côté, près du porte-stylos où il range son dictaphone. Précieux dictaphone qui lui sert de bloc-notes.
Ses gestes ont l'air naturel pourtant, il suffit de fermer les yeux et d'essayer rien que de se servir un verre d'eau pour comprendre tout ce que perdre la vue implique. Jusqu'à ses 28 ans, Franck Poteau n'était pas plus sensibilisé que ça au handicap. À la détresse et à la misère, oui. Futur comptable qui se demande encore pourquoi il n'a pas plutôt bifurqué vers une carrière d'éducateur social, il s'implique " dès 12 ans pour le Secours populaire. Vers 16-17 ans, j'ai contribué à la création de l'antenne de Vermelles ", où il réside alors.
" Je me suis cru mort "
Il rencontre le père Léon. " C'était un ami. " Au point que c'est le charismatique Bruaysien qui le marie à son ex-épouse ! " Il devait partir à Paris alors il nous a bénis avant que nous passions à la mairie ! On s'est mariés à Emmaüs. " Des compagnons jouaient de l'accordéon et en fait de riz, on lançait des tracts CGT...
28 ans. L'accident. " En région parisienne. Piéton, j'ai été heurté par une voiture. Pas un ongle cassé, c'est la tête qui a tout pris." Dix jours de coma et quand il ouvre les yeux... il est dans le noir. Première réaction : " Je suis mort, ou dans une cave, on a oublié d'ouvrir les volets... " C'est sa soeur qui lui annonce que la réalité est pire. " Tout s'est écroulé... Les premiers mois, je suis resté végétatif. " Il retourne vivre chez son père mais ça se passe mal. Par chance, ses frères et soeurs l'épaulent. " Le handicap est un monde fermé " et c'est à une assistante sociale qu'il doit de trouver l'un des deux centres de rééducation fonctionnelle, à Marly-le-Roy. Trois mois acharnés. " J'ai appris le braille, à me déplacer avec une canne blanche, à cuisiner, à devenir autonome le plus possible... Ça a été le déclic. Je me suis dit qu'on pouvait vivre comme ça."
Il se lance. En studio d'abord, à Béthune. En appartement aujourd'hui. Si une aide ménagère l'assiste pour les courses ou le ménage, il se sent autonome et l'informatique y est pour beaucoup (lire ci-dessous). Il a des amis - " Une seule d'avant ma cécité ". Et Pita, fidèle entre les fidèles. Elle vient de passer son évaluation et malgré ses 11 ans, a resigné pour un an.
En forme malgré quelques poils gris, opérée de deux glaucomes, elle ne voit plus son maître que d'un oeil plein de tendresse. Lui plaisante : " Un non-voyant guidé par un malvoyant ! " Elle, a compris : " On ne voit bien qu'avec le coeur.
L'essentiel est invisible pour les yeux. "
Article original sur La Voix du Nord
Retour sur Rencontre-Handicap